Je vous écris depuis l’enclos, depuis ce lieu où la voix ne sait qui la profère, depuis le souffle dont le départ est indéterminé – a-t-il origine dans la bouche ou dans la main ? – je vous écris depuis cette incertitude d’être au commencement, comme serait l’élan vers l’aval depuis le glacier, là-haut, cela qui s’écoule et épouse les pentes et reliefs pour, torrent, déferler vers le ria et s’abolir dans la mer ou bien comme l’oiseau qui échappe à la chute du nid, qui se redresse malgré ce mouvement vers le bas, avant d’atteindre la terre et, rebondissant sur l’angoisse du vif qui défie le mourant, s’élève à nouveau, nuage, vers le ciel et s’envole.
Michaël Glück " Lettre ouverte à la cage des jours" ( éditions Le Réalgar)
Merveilleux texte
RépondreSupprimerSuperbe. Merci Solange
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