lundi 23 mai
les merles
traversent le feuillage
chamaillerie de becs jaunes
entre les branches du cerisier
rester à épier cet infime
et se demander comment dire le jour
aucun cri ne sort
mardi 24 mai
les yeux
sur la trouée de bleu
et tout ce qui va et vient
ou que l’on ne sait pas
ce qui s’inscrit dans les pensées
insiste comme le merle dans le cerisier
une traînée d’ombre
mercredi 25 mai
ce qui
cherche à se dire
et n’y parvient pas encore
il n’y a que des mots empâtés
englués dans des bris de verre
ramasser ces débris de mots
et se blesser à ces riens
jeudi 26 mai
des seuils
à franchir chaque jour
enjamber ces riens du matin
où bute la tête et ces presque
à se dire pour s’encourager
c’est presque ça
on va y arriver
vendredi 27 mai
et dehors
entre les feuillages
des morceaux d’azur
des battements d’ailes
des ombres calfeutrées
des vies qui se perdent
des silences qui se serrent
samedi 28 mai
des tombes
de chaque côté de l’allée
dans les arbres des clochettes
que le mistral fait chanter
des pierres à profusion
pénétrer dans ce qui fut église
au son du glas
dimanche 29 mai
des galets
endormis de la Durance
unis à des bois flottés
des silhouettes s’esquissent
dans ces sculptures d’eau
un souffle soudain s’exalte
densité d’une rencontre
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