Je n’ai jamais écrit que pour vivre mieux, m’asphyxier de cette vie. Si les livres ne découlaient que des livres, ils seraient lettre morte. Chaque jour la fenêtre me raconte cette évidence, permettant à la lumière d’entrer à profusion. Je vis depuis tant d’années auprès d’elle que j’en suis tout étourdi. Chaque jour nombre de vivants et de morts me visitent dans cette vie immobile me faisant voyager au loin. Je n’attends rien d’autre que la joie pour contrer les tourments nous déchirant tous un jour ou l’autre . (…) Le vent fait jouer ses flûtes devant mes fenêtres. À d’autres instants, il hurle comme un loup affamé dans la forêt. Le vent cherche sa proie quand nous cherchons la paix. Cette musique m’aide largement à glisser d’un jour à l’autre. Le silence est ici l’unique chef d’orchestre.
Joël Vernet « La nuit n’éteint jamais nos songes » ( éditions Lettres vives 2021)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire