Sa ligne de fuite, c’est l’irréel. À travers les voyages,les songes, les points et les blancs, les prémonitions et les nostalgies. Refus et fureurs, douceurs et regards. Dans sa continuité inachevée ou son inachèvement continu, son seul sens. En repassant par des paysages déjà parcourus. Tout le temps perdu ne se rattrape plus. (p 21)
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Celui qui ne doute pas est celui-là même qui ferme les yeux sur ce qui l’entoure et sur lui-même.Vouloir se souvenir d’infimes choses, c’est ne pas vouloir mourir. Au fil du temps, se dessiner un chemin qui n’existait pas au moment où je le parcourais. Avec cet étonnement de voir. (p 23)
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Un sentier qui monte, en serpentant, jusqu’à l’horizon. Cette constance dans l’inachèvement des choses entreprises s’accentue avec le temps. Je sens bien que l’essentiel m’échappera toujours. Autour de moi des enfilades de champs dont le crépuscule confond les limites. Ainsi tout est fragile. (p 27)
Pierre Ménard " Mémoire vive" (Abrüpt 2019)
1 commentaire:
Très beaux extraits de texte ; de plus, j'adore le "umlaut" sur le "U" de "Abrüpt". Magnifique
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