Le poing fermé,
pétrifié dans l'attitude de qui veut laisser partir le coup mais se
maîtrise encore assez pour le garder aussi serré que la mâchoire,
laissant ainsi saillir les plis tendus d'un visage parcheminé du
passé. L'autre main , paume ouverte, est encore pleine d'un
tourbillon d'espoirs, où peuvent se déchiffrer des lignes de vie
à venir, malgré les dangers qui la menacent, semblables à un
regard serein posé loin sur l'horizon. Dans le labyrinthe des
visages que Venise offre au plus humble passant , enfin à celui qui
sait qu'il ne sait pas grand-chose , on dit que l'on peut en compter
plus de mille… alors il faut juste se laisser surprendre et guetter
ces flux d'ombre et de lumière qui tour à tour se diffusent sur la
peau de la ville .
Elle a le visage
ravagé du plein midi quand elle ne peut plus reprendre souffle,
asphyxiée par les touristes qui piétinent tous le même pavé ,
s'exclament mais ne regardent que les ors d'un maquillage qui tend
peu à peu à couler.
Elle a le visage
plein d'ombre et de mystère de ces églises désertes tapissées de
toiles prestigieuses, de colonnades, de sculptures, de mosaïques,
d'espace où l'intime pourrait enfin s'épandre et cela ferait
presque peur.
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(la suite de ce texte, écrit dans le cadre de l'atelier d'écriture à la brise, ainsi que les textes d'autres auteurs, se trouve ici)
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