J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)
extraction 19
la
glycine n'en finit pas de s'enrouler autour des branches et je n'en
finis pas d'errer dans les ruelles de bassano del grappa comme
si une part perdue de moi allait se révéler ou tout au moins
s'insinuer dans la langue qui se dit là entre gelatteria et
libreria où j'achète des livres d'erri
de luca et de deux poètes conseillés par le jeune
libraire ravi de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse à la poésie,
emplis un sac à l'office de tourisme de tout ce qui concerne cette
ville et sa région, car c'est dans cette rue proche que j'ai situé
un texte où j'évoque l'enfance de ma mère, ayant élu d'autorité
une maison comme étant la sienne et je m'aperçois que je l'ai
imaginée en face même de celle où Napoléon a été hébergé
pendant six mois entre 1796 et 1797, cherchant je ne sais quelle
prophétie inscrite sur les murs, puis comme à chaque fois, je
redescends par la piazza Garibaldi, découvre un cloître que
je ne savais pas, lié au museo civico , puis la piazza
libertà où se trouve une exposition sur charles péguy et,
comme d'habitude, j'emprunte les ruelles qui conduisent au ponte
degli alpini qui enjambe le fleuve brenta, me disant que
mes grands-parents ont marché là , qu'ils ont acheté leur pain
dans la bottega del pane où j'achète une brioche ciambellone
, qu'ils ont marché sur ce pont de bois plein d'histoire, et
heureusement que les songes s'enroulent en moi pour refaire un peu la
mienne d' histoire dont je connais si peu, puis reviens car il faut
toujours s'extirper des antres du passé, entre à la carteria
tassotti marchand de beaux papiers où j'achèterais bien des
kilomètres de ces feuilles imprimées aux motifs variés , enfin
chez un glacier où je déguste la meilleure glace au monde, et je murmure ne me secouez pas je suis plein de larmes
extractions et remodelage de notes du 14 avril 2015
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