une
manière de reportage avec un peu de nostalgie dans mes pensées sur
le campo santa giustina où le perroquet ne parle plus, et je
commence une série de photos censées fixer mes souvenirs -
vitrines, enseignes, puits, corte, sculptures, silhouettes –
tout ce qui dessine ce quartier du castello que j'affectionne
et que je tente de faire vivre dans un récit qui s'écrit à
l'intérieur, alors je marche à pas mesurés et m'empare de ce qui
est, entre dans l'église san zanipolo où me laisse happer
par le polyptyque de saint vincent ferrier attribué à giovanni bellini, mais il faudra la documentation livresque
pour en goûter toute la richesse, ma vue à ce moment là est très
pauvre, s'alimentant par bloc, n'analysant pas, j'aime les
polyptyques, les récits qu'ils me donnent à lire dont je n'ai pas
toutes les clés , je m'aperçois, écrivant en décalé, que les
tombes des doges ne m'ont guère inspirée alors que c'est une
véritable galerie d'art funéraire qui s'inscrit dans ce lieu : vingt-cinq sépultures y sont magnifiées devant lesquelles je suis passée
sans regard conséquent...puis je m'attarde à la librairie française
tout près où j'achète encore deux livres sur venise, me repose
dans mon cloître favori de san franceso della vigna avant de
déguster quelques cicchetti dans une ruelle déserte, puis
je me noie dans de nombreuses photos de reflets avec grille -
indispensables pour un reportage dans venise - , file vers san zaccaria où je descends dans la crypte romane, il y a moins
d'eau que l'an dernier et l'impression est moins forte … le
polyptyque du corpus christi de vivarini brille toujours avec autant
d'intensité et je retrouve la conversation sacrée de bellini
où règnent intériorité et concentration, même chez l'ange qui
joue de la lyre et il me faut les annotations des livres pour voir le
figuier à gauche et l'acacia à droite ainsi que la lampe
typiquement vénitienne avec un œuf d'autruche, symbole de la
maternité virginale, qui la surplombe puis, tranquillement, et avec
l'impression très nette que les panneaux per ferrovia
rallongent le chemin , qui pèse déjà beaucoup dans mes jambes, se
retrouve la gare.
2 commentaires:
et revivent de très anciens souvenirs… et des regrets, parce que tant de beautés que j'étais souvent plus sensible à l'air, à l'atmosphère d'un lieu, à des petits plaisirs (sauf à San Roco que j'avais élu comme lieu de prédilection) et que finalement j'ai beaucoup pratique" les écarts… les extrémités, le quartier des pêcheurs, les chantiers de bateaux.. un peu pour fuir les shorts immondes des touristes qui étaient une injure aux lieux-
Je vais aussi dans ces "écarts" où résonne une venise qui me séduit, nourrie d'un tableau ou d'une lumière . Je n'arrive pas à me rassasier de ce lieu!
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