Fatigue du jour fait, bien sûr, mais tout autant dedans celle empilée des semaines d'avant comme un lest que l'on ne pose repose pas plus que le sommeil n'efface toute l'ardoise quotidienne. Passoire lente de la nuit, il en reste encore le matin, tamis trop fin, on remet à demain. Faudrait purger tous les circuits du corps, remettre à neuf le sang, et compteur à zéro repartir... On continue dans la crasse accrue, la rouille et l'enlisement dans l'ornière d'un vivre, sol mou, pénible et lent pour la marche. Sisyphe vieux. On laisse filer, on n'est plus là pour personne, on, lâche. Et continuent seules de tourner en tête des images comme de vieilles mouettes et des poèmes comme des boîtes à musique dont le mouvement faiblit, finit par dérailler avant la fin du temps des cerises.
Antoine Emaz ( Peau) Publié chez Tarabuste en 2008
Antoine Emaz ( Peau) Publié chez Tarabuste en 2008
2 commentaires:
Dans "lâcher" il y a lâcher les brides et se laisser aller au vent à la vie à l'envie, le temps des cerises n'est pas loin et il y a toujours quelqu'un pour remonter les boites à musique...
Mais aussi ne pas lâcher! et tenir de toutes ses forces au fil de la vie, de la conscience, de la lucidité, de la liberté.
Lâcher et ne pas lâcher, ambivalence...paradoxe!
on marche sur le fil
on se rit des contraires
on file vers l'azur...
encore et encore...
Enregistrer un commentaire