Sur le trajet de l'école, il fallait longer l'enceinte d'une usine, un mur d'une hauteur incroyable, hérissé de tessons de bouteilles. Un mur sale, interminable. Inquiétant. Derrière on entendait des bruits d'engins, des ronflements de machines et parfois, des voix d'hommes.
Sur une pierre grise à portée de main figurait une mystérieuse inscription dont je revois le moindre détail. Chaque fois que nous passions par là, je marquais un temps d'arrêt, une hésitation. On me tirait par la main, il restait beaucoup de chemin à faire et il était hors de question de rêvasser.
Un jour, j'appris à déchiffrer les trois lettres de l'inscription profondément creusée dans la pierre: "N O S..." Ce travail (l'amorce d'une signature, le début d'un message?) avait sûrement demandé une longue patience.
Je me posais mille questions sur ces trois lettres et les caressais parfois en aveugle au passage, comme pour m'assurer que la nuit ne les avait pas effacées. Nul autre que moi ne leur prêtait attention. J'imaginais alors qu'elles m'étaient destinées. Qu'elles m'appartenaient.
Depuis longtemps le mur a été démoli et l'usine a disparu, faisant place à un terrain vague envahi de ronces et de vieux acacias. Pourquoi, alors que tant d'évènements ont glissé dans l'oubli ce
" N O S" énigmatique est-il resté gravé dans ma mémoire?
Pouvoir inexplicable de souvenirs ténus.
Restent des gravats, des pierres rongées par la mousse, des bouts de ferraille prisonniers du lierre. Les dépouilles d'un passé révolu.
"N O S"... Je caressais sans le savoir, les premières lettres du mot nostalgie.
Stefano Moscato " Le cantonnement" (publié au site Couriot/ musée de la mine de St Etienne en 2008)
Sur une pierre grise à portée de main figurait une mystérieuse inscription dont je revois le moindre détail. Chaque fois que nous passions par là, je marquais un temps d'arrêt, une hésitation. On me tirait par la main, il restait beaucoup de chemin à faire et il était hors de question de rêvasser.
Un jour, j'appris à déchiffrer les trois lettres de l'inscription profondément creusée dans la pierre: "N O S..." Ce travail (l'amorce d'une signature, le début d'un message?) avait sûrement demandé une longue patience.
Je me posais mille questions sur ces trois lettres et les caressais parfois en aveugle au passage, comme pour m'assurer que la nuit ne les avait pas effacées. Nul autre que moi ne leur prêtait attention. J'imaginais alors qu'elles m'étaient destinées. Qu'elles m'appartenaient.
Depuis longtemps le mur a été démoli et l'usine a disparu, faisant place à un terrain vague envahi de ronces et de vieux acacias. Pourquoi, alors que tant d'évènements ont glissé dans l'oubli ce
" N O S" énigmatique est-il resté gravé dans ma mémoire?
Pouvoir inexplicable de souvenirs ténus.
Restent des gravats, des pierres rongées par la mousse, des bouts de ferraille prisonniers du lierre. Les dépouilles d'un passé révolu.
"N O S"... Je caressais sans le savoir, les premières lettres du mot nostalgie.
Stefano Moscato " Le cantonnement" (publié au site Couriot/ musée de la mine de St Etienne en 2008)
1 commentaire:
bonjour, je lis avec plaisir le s textes que vous mettez en ligne si vous lle souhaitez je peux aussi vous en expédier:
en attendant je vous donne l'adresse de mes blogs en construction:http://rechab-art-encore.blogspot.com/ http://rechab.blogspot.com/ http://photo-loz.blogspot.com/
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