il faut que cela
s'écarte, que le souffle s'insinue et efface le trop plein de mon
esprit, creuse un
espace, dénoue les fils entremêlés d'une pensée sans recul,
réveille les bleus de l'aube oubliés, caresse les lobes de
l'oreille et redonne l'équilibre à mon corps fatigué, rende
le frisson à mes yeux devant
tout ce qui est donné à voir et à entendre, trace cet arc de
lumière entre le dehors et le dedans , me traverse et me remette
debout, alors oui
je sais où il me faut aller,
c'est là , dans ce recoin
silencieux du Castello, dans ce
coin du recoin , à l'écart de tout ce qu'on croit être Venise, je
vais là, je suis là, je
marche, je tourne sur moi-même et à chaque pas mon pied effleure
les
dalles
funéraires
de nobles vénitiens endormis là depuis des centaines d'années mais
cela ne me trouble pas, bien au contraire, car je me sens comme
soulevée sur des nuées d'azur, dans une nappe de temps où tout
mouvement, même le plus infime, prend de l'ampleur
la suite de ce texte, qui s'inscrit dans une consigne d'un atelier d'écriture, sur le blog à la brise
2 commentaires:
"dans ce coin du recoin" ... là ... où l'âme s'allège
merci pour cette douceur, merci pour cette respiration
j'ai l'impression de flotter sur tes mots et sur les dalles
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