matinée
où l'on s'engorge de photos à Chioggia en longeant le canal où se
reflètent le linge qui sèche, la bâche rouge du marché aux
poissons et des voiles laissées là juste pour que le plaisir des
photos envahisse et laisse dans une sorte d'état second où l'on
semble dériver, ne sachant plus si c'est bien une réalité qui
se traverse là ou un songe d'une sorte d'éden, puis on revient par
le marché qui enserre et empêche tout envol de pensée, et après
un peu de route avec une circulation dense, on arrive à Pomposa que
je vois pour la première fois et c'est l'austérité et la
grandiloquence du campanile qui me cueillent : on se laisse
porter par des détails de peinture effritée, des pavements à
arpenter du regard, des murs au crépi qui se délite, un bénitier
soutenu par des nains difformes, des fresques de Vitale da Bologna où
se déploient les récits , en haut l’Ancien Testament, au
milieu la vie du Christ en bas autour des arches l’Apocalypse,
et on resterait là des heures, vagabonds célestes, à frotter son
regard à cette forme d'errance, tentant d'absorber toutes ces
histoires et je sors de l'église avec cette dernière image du
jugement dernier où les âmes rejoignent un paradis ou un enfer
selon la décision, avant de contempler les bas-reliefs de la façade
dont les symboles me resteront liés.
extractions et remodelage de notes du 16 avril 2015
2 commentaires:
je ne me permets pas de vous envier ! non je ne me permets pas
Comme on retrouve bien le parcours lent et méditatif de notre voyage dans ce parcours-récit d'un voyage réel imaginaire et intérieur, on se revoit dans cet autre monde autre décor, tellement chargé en images et sensations (merci de si bien le dire l'écrire)
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