Le jour ressemble à un sourire qui refuse de mourir. L'herbe est immobile. Le ciel s'éloigne.
J'avance dans ce qui s'éloigne. Le jappement d'un chien est une porte qui s'entrebâille.
Je vois à peine ce que j'écris mais ce que j'écris me voit. Seul perdu entre ce que je dis et ne dis pas.
Je suis une nuit qui s'approche. On devine encore le ciel, et l'herbe est devenue noire. Un souffle d'air
Touche et laisse mon visage. Le chant de l'oiseau s'est rapproché. Il roule, étincelle, il coule
Comme une eau solitaire où tout se reflète du couchant rouge et du jour oublié. J'entre dans une obscurité pleine de voix.
Je ne sais jamais ce qu'elles disent de ce qui s'en va, de ce qui vient. Ou de la main posée qui soudain a perdu ses doigts.
Jacques Ancet "Huit fois le jour" ( Editions Lettres vives" mars 2016)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire