J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

jeudi 24 janvier 2019

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Rien n'aurait changé si un poème s'était avancé au bord des doigts. Le jour aurait été le même avec son lot d'ombres et de lumière, l'imperceptible aurait persisté de l'être, le silence aurait continué de se terrer entre les souffles, le quotidien se serait dilué encore dans l'invisibilité d'un temps qui ne se pense plus, empli de gestes enrubannés d'oublis, les paupières se refermant sur les échos des vies. Rien n'aurait changé, mais l'éclat des mots dans l'ordinaire du jour aurait été comme un remous dans l'eau, un vacillement de couleurs, un flux de feu dans l'écorce du soir.



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