Je n’ai que faire des odes, de leurs armées,
Ni du charme capricieux des élégies,
Pour moi tout, dans le vers, doit mal tomber,
Rien ne doit être comme il faut.
Si vous saviez de quels débris se nourrit
Et pousse la poésie, sans la moindre honte,
Comme les pissenlits jaunes, comme l’arroche
Ou la bardane au pied des palissades.
Un cri de colère, l’odeur du goudron frais,
Le mystère d’une tache de moisi sur un mur…
Et voilà qu’un vers tinte, malicieux et tendre,
Pour votre joie et mon tourment.
Anna Akhmatova ( traduit du russe par Sophie Benech)
2 commentaires:
Comme le lotus dans la boue ...
L'immédiateté à la beauté du monde
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