lundi 21 novembre
vider l’eau
croupie des vases
au petit matin
senteur rude qui éclate
et se colle aux narines
ouvrir ainsi le chemin du jour
et l’écart à sauvegarder
mardi 22 novembre
elle court
au bord de la route
concentrée sur sa foulée
peut-être sur ses pensées
elle court et j’écris
toutes deux dans
notre monde
mercredi 23 novembre
que dire
de la traduction d’un texte
sinon qu’il nous entraîne
sur des chemins encore jamais foulés
s’enfoncer dans les souterrains
des voix et des pensées
et chercher les mots fantômes
jeudi 24 novembre
être happée
par un mot dans une lecture
ne plus pouvoir le lâcher
le triturer en tous sens
le malaxer en bouche
lui faire cracher ses os
le garder dans un écrin
vendredi 25 novembre
sans angoisse
d’une sérénité surprenante
comme avoir repoussé
les marges de soi
un bouquet de bleuets
entre les mains
est-ce moi
samedi 26 novembre
traversé de
soleil et de lumière
le visage se penche sur
la feuille où cela s’écrit
tout semble irisé
dans cette enclave
puis tout s’éteint
dimanche 27 novembre
retrouver le
chemin moussu dans
la forêt défigurée
penser à ce qu’il était
ce qu’il est devenu
et méditer en marchant
sur le temps qui passe
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