Est-ce le feu ou le soleil qui tracent ces cercles autour d’elle. Il y a comme une fureur qui rougit l’atmosphère. Du ciel on ne voit plus qu’une pâleur qui s’évapore et les lointains qui portent le regard semblent avoir disparu. Les cercles intensifient leur emprise et devant son impuissance à comprendre ce qui arrive, Sylvia cherche autour d’elle une main à saisir. Elle est dans un cercle, baignée de cette étrange lumière où des présences se croisent, mais sans un Virgile pour la guider, lui faire traverser ces étranges cercles de lumière. Spectatrice et actrice de cette fiction qui l’emporte, puis l’élève au-dessus de la bruyère et des pierres. On la dirait prise dans une de ces boules à neige, mais là si l’on secoue ce sont des étincelles qui jaillissent, s’élèvent et retombent sur une base sombre. Elle se sent en suspens devant ce qui se dérobe, intriguée par les teintes rougeoyantes qui lui font baisser les yeux et contempler les ornières et les creux, ces lacs noirs où se laisser glisser. Des mots se déclament mais s’embrasent aussitôt sortis des bouches d’ombres qui errent puis disparaissent. Les doigts de Sylvia se brûlent sur les mots qu’elle cherche à emprisonner, des flammèches s’élèvent et n’éclairent que des pierres noires et des moutons à la laine sale.
Immobile au-dessus d’une lande qui érode jusqu’à la pierre ce qu’elle donne à voir, Sylvia Plath murmure... les lavis bleus de l’aube..., avant de disparaître à son tour, ne laissant que ces mots pour traverser le jour.
Je suis prise actuellement par des travaux d'écriture qui ne me permettent pas d'écrire mes rubriques habituelles. Je vais donc mettre en ligne, de temps en temps, des textes qui dorment depuis des années dans les arcanes de mon ordinateur. Celui-ci date de 2018 et avait été écrit pour un atelier d'écriture de Tiers-Livre animé par François Bon.
2 commentaires:
Merci de nous prévenir concernant l'absence de tes rubriques habituelles qui illuminent mes petits matins ...
Ce texte, avant de lire tout à la fin qu'il s'agit de Sylvia Plath, j'ai pensé que tu décrivais le tableau qui te sert d'effigie sur ton blog, cette femme de dos, sur le chemin. J'y lisais la même ambiance que celle que m'évoque ce tableau.
C'est toujours une joie de te lire même de temps en temps!
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