Ces blocs de pierre sont sans appel. On peut croire qu'ils ne bougeront jamais. Le définitif est leur territoire malgré le travail souterrain du vent et de l'eau. Image d'un temps immobile. Pourtant des formes en mouvement se détachent. Le regard ne les saisit pas d'emblée. Seul l'imaginaire le peut. Bien sûr, il n'omet pas d'y mettre son cachet c'est à dire de prêter à ces formes un caractère anthropomorphe. Au large, il n'est pas étrange d'apercevoir un rassemblement de quelques récifs comme des sages pour une réunion plénière. Pas étrange de découvrir un visage sorti d'un pan de granit. Puis vous approchant de la pierre, le visage s'efface progressivement jusqu'à ne laisser que le relief du support.
Rencontre du réel et du rêve. Si le quotidien entraîne à la rêverie, vient le moment où celle-ci ramène au quotidien. Dans ces parages la réalité n'est pas d'un côté et l'imaginaire de l'autre, ils s'accompagnent, parfois s'enlacent ou encore se distancent. On dirait le jeu de jeunes gens amoureux. Leur complicité est d'une étrange douceur.
Michel Dugué " Mais il y a la mer" ( Le Réalgar Editions)
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