Passage à Trouville pour voir l'Hôtel des Roches Noires où a séjourné Marguerite
Duras durant de nombreuses années. La photo qui suit est de Hélène Bamberger
extraite de l'élégant coffret de photos publié aux éditions de Minuit en 2004.
Écrire.
Je ne peux pas.
Personne ne peut.
Il faut le dire : on ne peut pas.
Et on écrit.
C'est l'inconnu qu'on porte en soi: écrire, c'est çà qui est atteint. C'est çà ou rien.
Je ne peux pas.
Personne ne peut.
Il faut le dire : on ne peut pas.
Et on écrit.
C'est l'inconnu qu'on porte en soi: écrire, c'est çà qui est atteint. C'est çà ou rien.
On peut parler d'une maladie de l'écrit.
Ce n'est pas simple ce que j'essaie de dire là, mais je crois qu'on peut s'y retrouver, camarades de tous les pays.
Il y a une folie d'écrire qui est en soi-même, une folie d'écriture furieuse mais ce n'est pas pour cela qu'on est dans la folie. Au contraire.
L'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait rien de ce qu'on va écrire. Et en toute lucidité.
Ce n'est pas simple ce que j'essaie de dire là, mais je crois qu'on peut s'y retrouver, camarades de tous les pays.
Il y a une folie d'écrire qui est en soi-même, une folie d'écriture furieuse mais ce n'est pas pour cela qu'on est dans la folie. Au contraire.
L'écriture c'est l'inconnu. Avant d'écrire on ne sait rien de ce qu'on va écrire. Et en toute lucidité.
C'est
l'inconnu de soi, de sa tête, de son corps. Ce n'est même pas une
réflexion, écrire, c'est une sorte de faculté qu'on a à côté de sa
personne, parallèlement à elle-même, d'une autre personne qui apparaît
et qui avance, invisible, douée de pensée, de colère, et qui
quelquefois, de son propre fait est en danger d'en perdre la vie.
Si
on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant
d'écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine.
Marguerite Duras "Ecrire" (Gallimard 1993)
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