J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Anselm Kiefer. Trier par date Afficher tous les articles
Affichage des articles triés par pertinence pour la requête Anselm Kiefer. Trier par date Afficher tous les articles

samedi 14 avril 2018

Anselm Kiefer



Tenter de rendre compte de l'émotion ressentie lors de la découverte de l'exposition  Für Andrea Emo d'Anselm Kiefer à la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin. 
Merci  d'être indulgent , c'est ma première vidéo!


vendredi 27 septembre 2019

Anselm Kiefer à la Tourette


Dans l'image, des images, une sorte de dialogue infime où des sensations se frôlent, des questions naissent, des réponses s'ébauchent. Des nuances d'ombres pour dire la lumière, et la présence avide de qui s'immerge et se plie, se replie ou déplie au sein des échos. Et cela tremble encore dans le songe de l'après, se déprend et se recommence à chaque regard qui se dépose.

Exposition de Anselm Kiefer à voir au couvent de la Tourette à Eveux  jusqu'au 22 décembre.

mardi 28 mai 2024

Ricochets/21

 


1/ Sur l'autre versant l'effroi d'obscurité. Il faut continuer d'avancer, avec des paroles vaines et dépourvues d'avenir, dans ce déclin des jours où tout nous aspire. Les incertitudes se multiplient mais elles ont toujours été présentes et l'on n'y songeait guère. Mais en esprit des désirs non encore effeuillés se profilent, font signe dans ce monde un peu flou où l'on poursuit sa route , les épaules un peu plus courbées.

2/ Comme un songe baigné des peurs de la vie, grises sont les pensées qui naissent lorsque l'éveil s'immisce, alors même que la nuit n'en a pas finit de rouler ses rochers. Ballotée sur les récifs, entre sable et mer, on tourne et retourne le corps entre les draps, bâtissant le jour à venir comme une tour avec de petites lattes en bois que l'on envoie voler d'un coup de pied.

3/ Du désordre sur la face du matin. Des bribes de rêves, sauvées de la grisaille de la nuit, s'éparpillent en gouttes de pluie. Inattendue trouée de lumière puis plus rien: tout s'évapore.Tourner la page de ce trop plein d'images disparues, refluées dans l'antre de l'autre soi. Enjamber le seuil d'un désormais, et affronter les questions qui serpentent sans bruit en bordure du pas. Les heures incertaines s'huilent du désir d'avancer.

4/ Attirance ou fascination pour le lent défilé de visions élongées en bordure de ces routes qui ondulent, au gré des reliefs, ou s'embrochent dans une ligne intègre et directe menant droit au but. Mais de but il n'y en a pas, aucun désir de relier un quelque part. Seuls les talus, les bas-côtés, lés étendues qui écartent le soupirail d'œil où s'ébauche quelque hallucination où s'égarent des divagations sans objet.

5/ Pourquoi toujours vouloir tenir la chronique de ces quelques grains de sable d'hier, déjà perdus, aspirés dans le colombarium universel, et, il faut bien le reconnaître, qui ne sont pas les grains de sable dignes d'une dune, mais plutôt ceux qui s'enfoncent sous la plage, ceux sans intérêt, dont l'oubli est bienfaisant. Quant aux grains du présent, ils s'accolent silencieux à ceux d'hier, s'enfoncent dans le ni sable ni rien.

6/ Crudité de la lumière en cette matinée, après des jours de ciels houleux, pétris d'aplats de grisailles au dégradé d'ombres, même pas un clair-obscur, mais plutôt une nuit diurne. Alors cet éclat de rire de la lumière fulgure et darde, de son opulence tout détail qui s'enflamme soudain, voulant préserver ce terreau de clarté où se prélasser un peu, s'y perdre même, en toute conscience de l'illusion où nous sommes.

7/ Toutes les personnes qui tombent ont des ailes. Lu ou entendu, je ne sais plus, dans le film Anselm consacré à Anselm Kiefer. Et je pense oui, j'ai volé lors de ma chute dans un escalier il y a quatre ans, et c'est de cela dont je garde le souvenir, cette étrange sensation d'envol plus que la réception sur la tête et les blessures résultantes. Des ailes, oui bien sûr.





vendredi 4 juillet 2025

Pertuis/ 4/ 5 /6

Voici les 3 photos de tableaux de Anselm Kiefer qui ont déclenché un texte en écho dans Pertuis 4 / 5 / 6

 


                            Photo prise lors d'une exposition à Pantin en 2018

 

 
 Photo prise lors d'une exposition au couvent de la Tourette en 2019
 
 
 
Photo prise au musée Rodin à Paris en 2017 

 




 

lundi 24 février 2020

Ailleurs


Au creux d’elle-même git un ailleurs.
Un creuset d’ombres bleues, reliquaire de langue. Pelote de plis. Un désert de paroles où il est bon d’errer. Sur la terre des peut-être, elle donne souffle à des mots dont les ailes se déploient , se déplient, se lient entre les lignes de failles.
Rassembler des morceaux , entrer dans les langues, malaxer, pétrir, donner vie, écouter les respirations du silence.
Elle n’a pas les mots, mais elle est dans leur antre, creuse son nid entre leurs lettres, cueille les signes épars et en bâtit des ponts.
Entre la langue et les blancs, un poème peut-être. Bonheur d’avancer entre les deux. C’est un trop de réel, effraction et vertige. Partition d’une parole, où les blancs parlent de patience sous un silence bleuté, et les mots ne se savent pas souffle .
Sur ce terrain vague, dans ce petit écart du monde, où l’on se perd parfois, elle erre dans ces creux de riens, à chercher les bords du manque*. Où méditer et se laisser aller.
De mots en mots, trouver l’issue.

* Antoine Emaz
La photo est un détail d'un tableau d'Anselm Kiefer: "Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien?"