J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

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jeudi 22 septembre 2022

Jalousie des jours/ semaine 19

lundi 12 septembre

le bon

cadrage mais pas d’appareil

pour prendre la photo

un vélo une femme

dans une robe fleurie

un panier de fleurs accroché

et la voilà envolée

mardi 13 septembre

des visions

à conserver entre les mailles

du regard en ce dernier jour

l’obstination des vagues

les traces laissées sur le sable

les silences recouverts

de l’inaperçu qui se brode

mercredi 14 septembre                                    

partir revenir

cheminements géographiques

tracés intérieurs

entrelacement des deux

recoins où se cacher

espace où jachérer

en s’instillant l’horizon

jeudi 15 septembre

reprendre pied

dans un quotidien

dont on est le maître

se donner ses propres règles

pour conserver l’élan

de ce qui doit s’écrire

entre les jours

vendredi 16 septembre

le temps

est passé voilà

les cheveux sont blancs

depuis longtemps

les souvenirs se rétrécissent

on se tient à la lisière

de l’angle mort

samedi 17 septembre

comme si

aller un peu plus loin

de soi était nécessaire

là où ça résonne

avec toujours un peu

d’attente au bout des doigts

devant la page blanche

dimanche 18 septembre

les larmes

tout près de couler

que l’on contraint

une impression de vide

retrouver le monastère

des jours simples

laisser les points de suspension



vendredi 16 septembre 2022

Jalousie des jours/ semaine 18

lundi 5 septembre

flux reflux

des vagues de l’océan

estran mouillé sec mouillé sec

les traces laissées sur le sable

la quête de ces arabesques

sous la lumière d’un soleil rasant

espoir d’une photo

mardi 6 septembre

balade juste

avant le coucher du soleil

près de marais et des oiseaux

sous une belle lumière

se faire plaisir à tenir

le présent dans ce contraste

du soir qui vient

mercredi 7 septembre                                  

l’île

en gris et en pluie

comme cela se doit aussi d’être

se tenir entre un instant

et un autre presque semblable

et le regard qui s’appesantit

sur les entours

jeudi 8 septembre

le paysage

de la langue translaté

avec ses massifs et ses plaines

ses creux et ses aspérités

les liens entre ici et là

ce qui est suggéré et ce qui

d’un coup s’éclaircit

vendredi 9 septembre

à la

croisée des errances

on croit voir et on voit

l’écho d’un possible

à dépecer entre ses doigts

à enfoncer ses ongles

dans le tissu de chair

samedi 10 septembre

les phrases

qui se disent entre nous

nous recommencent

nous déplacent légèrement

élargissent l’étrange du possible

font résonner la

chambre d’échos

dimanche 11 septembre

une file

argentée d’oiseaux migrateurs

traverse mon ciel

l’œil happé qui se laisser entraîner

par cette phrase ultime

rayant écartant le bleu

alors le désir du lointain



 

mercredi 7 septembre 2022

Jalousie des jours/ Semaine 17

 

lundi 29 août

s’immerger

dans les arcanes

d’une encyclopédie dictionnaire

se faufiler dans cette

cartographie de la langue

du sens des images des idées

des visions du monde

mardi 30 août

ouvrir une

page par le hasard

choisir un des mots déclinés

sans recherche de divination

juste se parler le mot

entre les lèvres

et le ruminer

mercredi 31 août

dernière balade

avant le retour en ville

inhaler le suc d’ici

prendre l’empreinte du chemin

pour puiser dans ce lieu

plus tard quand le manque

échancrera les entrailles

jeudi 1 septembre                                      

au départ

on prendrait bien la maison

entre ses bras pour la

remercier d’être toujours là

de ses bienfaits offerts

sur une nappe cendrée

avec tous ceux avant moi ici

vendredi 2 septembre

le monde

des mots pour aider

à penser à dire

un souffle de création

en un murmure ou deux

leur tracé et leur son

le sens qui en jaillit

samedi 3 septembre   

la chaîne

des mots tissés

organes mâles et femelles

qui s’épousent en pensées

dansent en singularité

se recréent encore et encore

poiein poésie

dimanche 4 septembre

arrivée sur

l’île aux pierres trouées

vers quoi creuse ce qui doit

à remuer des images floues

quelque chose de vague

des coulées d’air où

une échappée peut-être



vendredi 24 novembre 2017

Hodie, vertige


les dessins laissés par la lumière , sabliers d'un instant à l'ombre de la sagesse, désireux d'entrer dans le corps de la terre, puis oubliés et enfouis après avoir éclaboussé notre regard. fuite de l'image comme une énigme sans solution ,  paysage fantôme avec cette tache bleue où tout semble renaître, spasme de création , ébauche de poème ou d’un paradis perdu. ce sont ces ombres qui poussent devant nous le silence, on retient son souffle comme on tient la main d’un enfant, et il reste cette langue de sable à crisser entre les doigts, une langue d’étoiles: vertige.

lundi 11 septembre 2017

Hodie, dessin


braises de l'océan parfois magiques, malgré la grisaille persistante du jour, où s'ébauchent les dessins que l'on veut bien prendre la peine de regarder. à vague levée puis couchée, les arabesques suspendent l’instant, dialoguent avec le sable, jouent avec l’inclinaison, captivent la lumière rasante jusqu’à former ces dessins éphémères que traque le regard effervescent prêt à se perdre. les yeux d’os s’égarent, cherchent, ratissent l’espace provisoire, s’accrochent à cette carte intime qui se déploie à nos pieds, comme on lit un poème dans un livre que nos doigts ont ouvert au hasard et qui se balbutie sur nos lèvres reconnaissantes.

dimanche 27 septembre 2015

reflet




le silence depuis lequel la parole s'élance vient de là, de ce regard posé sur ces riens qui grignotent nos yeux. par l'ombre qui se déploie, ordinaire ou maladroite, on passe de l'autre côté du miroir , le regard docile dévie, et on entre dans le doux désir de l'envers. la lumière passera par la dentelle des mots.

samedi 19 septembre 2015

outre songe



c'est un peu incertain au loin, il faut traverser l'espace d'un regard un peu obscurci et pénétrer l'outre songe. on voudrait trouver les mots d'une chanson qui dirait l'épaisseur et la blancheur soudaine ouvrant les ombres. rien qu'une chanson pour entrer dans une autre terre.


samedi 26 octobre 2013

étoffe


 l'ombre des pensées lentement s'évapore 
dans le berceau de ruines où la lumière
se cache. une étincelle un souffle tout
 l'indicible se glisse dans le sillon du 
soir. tout ce qu'on ne sait pas respire
sur le calme tapis des nuages tremblant


      

lundi 21 octobre 2013

illusions



sans bruit aller cueillir la lumière à l'abri
et rester dans ce face à face sans rien faire
sans rien dire jusqu'au bout du regard rempli
d'un ciel déteint et de ses illusions rougies
quelques flammes dansent encore et nos doigts
n'étreignent plus rien qu'un rayon sans éclat
attendre sur le bord des paupières le passage
du silence où l'on se perd quand tremblant on
comprend tout ombre et obscurité nuit et mort

lundi 14 octobre 2013

vertige

la lumière vagabonde chante encore et le
remous des voix tranquilles étincelle au
fond du regard perdu qui s'aventure loin
de tout rivage: le point d'interrogation
éclate le songe naissant et tout vacille


 

lundi 7 octobre 2013

transparence



l'extrême fragilité des ombres sous le frémissement de l'eau
signe d'un ailleurs où s'engouffrent les songes: une éternité
de l'innocence qui dérive, hésite, balbutie au seuil de la nuit 
 

mardi 24 septembre 2013

quiétude


                              plages bleues de la nuit
                              où ruissellent les estampes
                              pieusement recueillies

lundi 16 septembre 2013

vibvjor



                          tableau d'un dernier soir
                          où les rêves s'en vont
                          dévorer les étoiles

samedi 14 septembre 2013

éclaircie

indécis le regard se délace
et vacille entre les silences
seules des ailes s'élancent

vendredi 6 septembre 2013

songe de sable 4


                             on ne sait pas ce qu'on trouve
                             entre brise et silence
                             mais tout ce qui brille est trésor


jeudi 5 septembre 2013

mercredi 4 septembre 2013

songe de sable 2


                           aux lisières du regard
                           le murmure d'une ombre
                           pour dévoiler l'invisible

lundi 2 septembre 2013

songe de sable


   au crépuscule du sable
   à voix basse
   l'inconscience d'un souffle
  
  

jeudi 4 octobre 2012

fenêtre

L'horizon est trop vaste. Il faut juste un peu de bleu où loger l'été et prendre à pleines mains les ombres où poser le visage. Laisser le vent, là-bas, balayer les rêves de ce qu'il reste à vivre, et pêcher les mots gercés des nuits, ceux aux tendresses cachées. Derrière sa fenêtre, tourné vers le couchant, le regard effleure d'un souffle l'ombre et la lumière, le passé et ce qui va venir.


mardi 2 octobre 2012

terre


L'évidence de la terre quand s'écrit la fin d'un monde craquelé. On reste rencogné dans l'angle de ses jours à repriser, avec des mots, les absences qui creusent. On repousse l'obscur, on palpe un peu de ciel, puis on laisse le temps faire son labeur d'oubli. Dans les sillons de terre, les vérités s'évanouissent et meurent dans les silences. Bleue, la terre serait-elle plus légère?