Au creux d’elle-même git un
ailleurs.
Un creuset d’ombres bleues,
reliquaire de langue. Pelote de plis. Un désert de paroles où il
est bon d’errer. Sur la terre des peut-être, elle donne souffle à
des mots dont les ailes se déploient , se déplient, se lient entre
les lignes de failles.
Rassembler des morceaux , entrer dans
les langues, malaxer, pétrir, donner vie, écouter les respirations
du silence.
Elle n’a pas les mots, mais elle est
dans leur antre, creuse son nid entre leurs lettres, cueille les
signes épars et en bâtit des ponts.
Entre la langue et les blancs, un
poème peut-être. Bonheur d’avancer entre les deux. C’est un
trop de réel, effraction et vertige. Partition d’une parole, où
les blancs parlent de patience sous un silence bleuté, et les mots
ne se savent pas souffle .
Sur ce terrain vague, dans ce petit
écart du monde, où l’on se perd parfois,
elle erre dans ces creux de
riens, à chercher les bords du manque*. Où
méditer et se laisser aller.
De
mots en mots, trouver l’issue.
* Antoine Emaz
La photo est un détail d'un tableau d'Anselm Kiefer: "Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien?"
1 commentaire:
même longueur d'ondes
même faille
même désir
même errance
...
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