Elle, entre lacunes et lichens.
À récolter les mots au comptoir de
la pierre. Comme une eau-de-vie. Évaser la vision et cueillir
les oublis. Elle, debout, comme une enfant tout imprégnée de
contes, laissée là à rêver ses chimères, et les yeux comme un
morceau de ciel.
Face à la grisaille, le quotidien en
quelque sorte, laisser les pensées se frotter au relief des lichens
saxicoles.
Peut-être un trésor se tient-il
caché dans une des brèches de la pierraille, délivrant une
cartographie, rien que pour elle.
À lichen foliacé, un drapé de
pensées. Ébauche d’un continent prometteur. Elle se sent eau de
pluie et rayon de soleil. À l’embouchure des yeux, les paroles se
séparent, et il tombe des mots comme tombe la neige, dans le plus
grand silence.
Cristallisés à la marge des jours,
ils frémissent et murmurent, puis d’un bruit sec, déchirent les
bordures et se mettent à dériver, tranchants. Ils labourent les
limites de lumière.
Et vibre un nouveau diapason.
1 commentaire:
C'est beau !
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