J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 15 mai 2020

cette terre dedans qui bouge*

 
Entre les nuages qui passent, sans se soucier de nos songes, et les herbes folles le long des chemins que l’on arpente, les racines sinuent, écartelant les ombres et laissant affleurer quelque pensée nouée, quelque écriture obscure qui émergent des entrailles d’un sol dont on ne ressent qu’un infini silence.
Et penser, sans savoir pourquoi ni comment, à la gravité des racines, à une forme de majesté qui les recouvre, à une force qui irradie mais aussi à une blessure.
Tout comme la phrase qui finit par émerger, levée d’alluvions obscure et inattendue, et échoue sur l’espace de la feuille. 

*
temps de toussaint

chacun ses morts
aimés ou pas

cette terre dedans
qui bouge

Antoine Emaz ( Peau)

Aucun commentaire: