J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 26 juin 2020

Le poème alors c’est tenter de voir*


Des rideaux d’écorces, entre clignements de paupières, jouent de leurs ailes singulières: des traces s’impriment, des lignes se dessinent, des empreintes s’entrecroisent, comme des marques sur une peau fragile, la transfiguration d’une matière brute avec du miroitement et de l’abandon, quelque chose qui interpelle et qui semble impalpable et infranchissable.
Des yeux de fatigue devant tant d’impuissance à voir au travers des crépuscules qui battent aux tempes désormais, jusqu’à tapisser les marges de nos cahiers de petits nuages rosis d’aube.
Refermer le rideau de conscience sur ces phrases pourpres et troubles aux alvéoles sang , rien d’autre que des écorchures. 
*Antoine Emaz 

2 commentaires:

mémoire du silence a dit…

c'est tenter de voir
et
découvrir la beauté
dans une écorchure

merci

estourelle a dit…

Super photo!!

Si souvent le poème ne se dévoile pas!
si souvent nos yeux sont fermés!