En chacun de
nous, une nuit souveraine flamboie, ne serait-ce qu’une seule fois dans
nos yeux, avant de sombrer à nouveau sous la lumière ordinaire des
jours. Il nous est alors accordé d’entrer dans le penetralia silencieux
de notre vie secrète et de voir, et de goûter là, silencieusement, ce que la vue ni l'esprit ne peuvent appréhender du dehors.
Cette heure nocturne possède la force, calme et finale, d'une sentence. Que ceux qui ont aimé trop tard ou trop tôt se souviennent. L'amour n'a rien d'aimable quand, sans prévenir, il pénètre en nous sans feinte, comme un vent noir dégondant la porte d'une haute citadelle durement frappée par l'hiver.
Son sacre, fatal à certains, se paie pour d'autres d'un prix aussi vertigineux que l'est leur chute.
Pierre Cendors "Silens moon" (Editions Le Tripode 2019)
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