J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 17 juillet 2020

mémoires


Elle, perforée des mémoires.
Sous la lumière ordinaire des heures sans douleur.. A peine effleurée. La force d’une sentence écrite là sur la pierre. Des largesses laissées par ces riens, elle avait vu ce qui n’est pas visible d’ordinaire, comme les vestiges d’un écho en creux.
C’était là pourtant: des recoins de la langue, offerts au regard, ses rouages et ses surprises, son chant et ses méditations.
Dans le silence de cette parenthèse, elle nommait tous ces absents invisibles, dont les traces remontaient à la surface.
Pour chaque point de lumière une ombre délivrée. Un linceul de pierre qu’elle aérait. Des esquilles de vies, d’existences effacées. Des effleurages d’âmes que sa conscience ramenait au jour, entre souvenirs racontés et bulles de réminiscences.
Alors rester là encore pour tenter de toucher l’infini, et se laisser ensemencer de cette langue de pierre, riche d’oublis. Et devenir veilleuse de souvenirs.
Déplier les plis de ce qui fut.

2 commentaires:

mémoire du silence a dit…

OOOOOH !
Magnifique !
Que c'est beau !!!
en mots et image

merci

Ange-gabrielle a dit…

Cette image comme une mue de serpent oubliée par la lumière pour ramener un souvenir, fragile, éphémère.