Elle, blottie près des épilobes.
Absorbant les couleurs, du pourpre au
magenta. Le pigment des mots. La grappe grimpante et l’ailleurs de
la phrase. Sans trop savoir ni comment ni pourquoi elle pose certains
mots côte à côte au creux même des failles creusées dans sa
mémoire.
À l’autre bout des mots, quelques
souvenirs s’accrochent encore tentant de dessiner un présent à
ce passé bien passé.
Quelques bleus limpides se détachent,
des écorces de cendre dont elle déroule les pelotes d’un
monologue chiffonné en boule.
Résonnent toutes les voix cachées
dans la langue. Elle se laisse traverser, féconder. Quelque chose
s’abandonne, un langage perdu. Cette meute de mots, qui surgit de
la nuit réveille la froide atonie où le corps languissait, se loge
dans le souffle.
C’est un jeu de ricochets alors qui
se produit entre les tempes, cela se parle, se questionne, se répond,
on sent que quelque chose se passe. Ce serait comme un sourire sur
les lèvres.
À l’abri des épilobes .
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