Elle, entre les parois, serrée.
Les tempes jusqu’au chagrin, comme
une rivière. A fleur de mémoire. Avec des éclairs de vies surgis
des souvenirs. Une ouverture se crée où elle s’engouffre, comme
si elle s’installait sur le dos d’un oiseau, en un équilibre
fragile.
Mais tout autour les murs se répondent
ne donnant à voir que des leurres de lumière et des instants qui
tremblent, une dérive.
Au travers de la peau naissent les
ombres dont elle sait les épaisseurs, et la langue qu’elles
soufflent de brouillard et de silence.
Ce murmure qui hante, interminable
écho. Elle sent ses lèvres de salpêtre. A l’aplomb des parois,
les mots hésitent encore. Ils cherchent dans les creux la manne
désirée, quelques bribes d’un temps où les regards riaient,
quelques peaux sans un chagrin.
Peut-être faut-il juste attendre,
entre les odeurs sucrées des prunes écrasées sur le sol et
l’enivrement des guêpes, que les heures s’écoulent. Déjà la
lune monte dans le ciel.
Et se sent la soie d’infini.
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