J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 30 août 2020

parois

 
Elle, entre les parois, serrée.
Les tempes jusqu’au chagrin, comme une rivière. A fleur de mémoire. Avec des éclairs de vies surgis des souvenirs. Une ouverture se crée où elle s’engouffre, comme si elle s’installait sur le dos d’un oiseau, en un équilibre fragile.
Mais tout autour les murs se répondent ne donnant à voir que des leurres de lumière et des instants qui tremblent, une dérive.
Au travers de la peau naissent les ombres dont elle sait les épaisseurs, et la langue qu’elles soufflent de brouillard et de silence.
Ce murmure qui hante, interminable écho. Elle sent ses lèvres de salpêtre. A l’aplomb des parois, les mots hésitent encore. Ils cherchent dans les creux la manne désirée, quelques bribes d’un temps où les regards riaient, quelques peaux sans un chagrin.
Peut-être faut-il juste attendre, entre les odeurs sucrées des prunes écrasées sur le sol et l’enivrement des guêpes, que les heures s’écoulent. Déjà la lune monte dans le ciel.
Et se sent la soie d’infini.


Aucun commentaire: