J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 4 mars 2024

Planche

 


Écrire, c'est commencer, oui. Mais à force de commencer, ça se poursuit.

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Dans mon travail, je vois d'abord l'humain, l'expérience: le poème est un vecteur, un porteur, un medium...Mais si j'ai choisi le sherpa poétique plutôt qu'un autre, c'est parce que je crois qu'il est seul capable de porter une telle charge. Je n'idéalise pas la poésie; elle reste le genre littéraire, si cette notion signifie encore, capable de s'aventurer le plus loin possible dans l'expression de vivre. 

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 Le plus souvent, la poésie n'est pas dans l'extraordinaire ou dans l'infra-ordinaire, elle navigue plutôt dans une large zone intermédiaire où le normal peut prendre un relief étrange, où l'habituel surprend par une densité inattendue. J'ai vu des milliers de fois ce jardin et aujourd'hui, maintenant, au passage, il lève des mots. Vu sous cet angle, écrire est peut-être d'abord une question de patience et de disponibilité.

 

Antoine Emaz " Planche" ( Editions Rehauts 2016)

1 commentaire:

Ange-gabrielle a dit…

Magnifique !!! La poésie comme sherpa, quelle belle image. Ou comme "levure". Hé oui, attendre (que ça lève et c'est parfois long) et être disponible, comme toi.