Quelqu’un, un cri quelque part
Quelqu’un l’esprit vif mais laid
Quelqu’un sans fard et sans reproche
Quelqu’un réduit à rien.
Quelqu’un, un tas de chiffons sales en tête
Quelqu’un, lourd de nuages à crever
Quelqu’un que l’oubli emporte
Quelqu’un les mots rétrécis en bouche
Quelqu’un qui tourne la tête vers une fenêtre
Quelqu’un visqueux et puant du bec
Quelqu’un les yeux bleus qui te fixent
Quelqu’un les yeux bleus qui te dévorent
Quelqu’un recroquevillé sur lui
Quelqu’un, au visage de caméléon
Quelqu’un, il préférerait ne pas
Quelqu’un pris dans l’écheveau de lui
Quelqu’un à chercher une issue
Quelqu’un à ne plus rien chercher
Quelqu’un il préférerait encore un peu
Quelqu’un avec des mots rouillés dans la gorge
Quelqu’un qui attend le passage des freux chaque soir
Quelqu’un qui n’attend rien
Quelqu’un qui aimerait bien attendre quelqu’un
Quelqu’un qui ne sait plus à quoi s’attendre
Quelqu’un qui s’attend au pire
Quelqu’un qui a oublié d’espérer
Quelqu’un que la peur a noyé
Quelqu’un cherche une bouée
Quelqu’un qui cherche à s’apprivoiser
Quelqu’un la nuit qui vient
Quelqu’un un silence soudain
(Texte écrit lors d'un atelier d'écriture avec François Bon à l'automne 2023)
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