de mon étrange relation avec Virginia
Lors de ces séances consacrées à l’écriture d’une nouvelle à la manière de Virginia Woolf, on tient compte du fond et de la forme. Je leur propose de prendre appui plus particulièrement sur Mrs Dalloway dans Bond street. Je rappelle au passage le plaisir que prenait Virginia à marcher dans Londres, d’où elle rapportait des bribes de conversations, des moments pris sur le vif, des images attrapées au vol dans une devanture ou par une fenêtre. Cette errance londonienne était une plongée dans le monde qui était essentielle à son travail d’écriture ultérieur. L’extérieur la ramenait vers son propre intérieur, une plongée en elle-même. Pour Virginia, comme pour nombre d’écrivains, marcher s’associe à la mise en forme d’une pensée. Ce vagabondage de la marche s’allie à un vagabondage de ses pensées à la fois dans l’espace mais aussi dans le temps. Cela en devient un véritable voyage intérieur. Dans cette nouvelle, qui sert un peu de laboratoire pour écrire plus tard Mrs Dalloway, elle devient exploratrice ou cartographe dans le temps présent, et dans la conscience du narrateur. Au lecteur de creuser son propre chemin au travers de ce périple.
Pour une des séances, je proposais de lire un long extrait où le personnage principal rencontre un autre personnage et s’ensuit un dialogue. La consigne était donc assez simple à mettre en place :
Votre personnage progresse dans la ville que vous avez choisie, il rencontre quelqu’un et échange avec lui (ce nouveau personnage est connu ou inconnu); un dialogue s’instaure. Quant à la forme j'ai demandé de calquer son texte sur celui du dialogue de la nouvelle, avec tirets et retour à la ligne sans spécifier qui s'exprime. Prévoir un dialogue assez long, puis le personnage principal reprend son chemin après cet échange, avec les pensées qui naissent alors, fruits de la rencontre, tout en associant ce que le personnage principal voit de l’architecture de la ville où a lieu cette déambulation.
à suivre
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