de mon étrange relation avec Virginia
La séance suivante fut initiée par un passage des Vagues, récit sur lequel je reviendrai car il a été le centre d’un autre type de travail dans un autre atelier. Virginia Woolf définit ce livre comme un poème dramatique, où six vies sont évoquées en neuf chapitres correspondant aux âges de la vie, le tout entrecoupé d’interludes où se déploie la course du soleil de l’aurore à la nuit. Les personnages entrent en scène, puis en sortent comme vont et viennent les vagues.. Et ce sont les premiers monologues de ces personnages que j’ai partagés. J’ai donné les premières pages du livre où les six enfants interviennent à tour de rôle. On est dans leurs pensées. Chacun s’inscrit dans son univers :
« Je vois un anneau suspendu au-dessus de ma tête, dit Bernard. Il tremble et se balance au bout d’un nœud coulant.
—
Je vois une bande jaune pâle, dit Suzanne. Elle s’allonge à la
rencontre d’une raie violette.
—
J’entends un bruit, dit Rhoda. Chip… Chap… Chip… Chap… le son
monte, et puis descend.
— Je vois un globe dit Neville. Il pend comme une gouttelette aux flancs énormes d’une colline.
— Je vois un gland rouge entrelacé de fil d’or dit Jinny.
— J’entends le piétinement d’une gigantesque bête enchaînée, murmura Louis. Elle frappe la terre… Du pied elle frappe continuellement la terre…
La proposition d’écriture était simple : Votre personnage arpente toujours la ville. Il va y avoir d’autres personnes autour de lui (sur une place, dans le bus, à une terrasse de café, devant une vitrine…) il s’est produit un incident (quelque chose de banal…) et on lit les pensées de chacun face à ce qu’il vient de se produire, puis votre personnage principal reprend sa déambulation. Il arrivera la prochaine fois (et dernière) là où il a décidé d’aller.
Quant à la dernière séance pour écrire cette nouvelle, elle fut consacrée à la résolution de la quête du début. Après avoir lu les dernières pages de Mrs Dalloway dans Bond street où se retrouve une bonne partie des « marottes » de Virginia, chacun va achever son texte en émaillant le tout si possible de dialogues, de pensées philosophiques, de retours sur le passé, d’allusions au contexte historique, de fulgurances, de comparaisons. Et je leur conseille aussi de soigner leur dernière phrase.
Il faudra bien sûr tout relire, reprendre des paragraphes, remodeler ici ou là et se mettre en quête d’un titre !
à suivre
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