Je me redresse avec effort et je regarde :
il y a trois lumières,
dirait-on.
Celle du ciel, celle qui de là-haut
s’écoule
en moi, s’efface,
et celle dont ma main trace l’ombre sur la
page.
L’encre serait de l’ombre.
Ce ciel qui me traverse me surprend.
On voudrait croire que nous sommes tourmentés
pour
mieux montrer le ciel. Mais le tourment
l’emporte sur ces
envolées, et la pitié
noie tout, brillant d’autant de
larmes
que la nuit.
Philippe Jaccottet « Chants d’en bas »
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