J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 28 mars 2010

La route de Lorient

 

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Il y a , quand le soleil se couche et que, rompue, comme rongée d’obscurité par endroits, la trame du jour peu à peu se désagrège, une manière d’ombre ardente qui ceinture le paysage, quelques arpents de ciel avec , dont les braises s’amassent à l’horizon, lequel s’enflamme alors et, s’offrant tout entier, se pare du rougeoiement des feux qu’embrasaient autrefois sur les grèves manants et naufrageurs.

C’est la Bretagne.

Un pauvre caillou.

Une espèce de carcasse, dont les membres désarticulés gisent parmi les goémons que des femmes disputent aux vagues et aux oiseaux se querellant au-dessus de la mer.

Un pays cerné d’eaux plus ou moins agressives, qui battent à ses flancs, se brisent sur les rochers avant de plus paresseusement s’étendre sur une plage – Corn al Gazel, entre toutes, pas très loin de l’aber Wrac’h, immaculée, dont un ami du coin prétend qu’elle est “la plus belle du monde” – , déposant, parmi les coquillages et les chevelures dénouées pêle-mêle, assez d’écume pour qu’une mince croûte de sel y recouvre un instant, le sable en bordure du rivage.

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