J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 10 mars 2010

Le ciel brûle


tsvetaieva_2

Si vous saviez, passants, attirés
Par d’autres regards charmants
Que le mien, que de feu j’ai brûlé,
Que de vie j’ai vécu pour rien,



Que d’ardeur, que de fougue donnée
Pour une ombre soudaine ou un bruit…
Et mon coeur, vainement enflammé,
Dépeuplé, retombant en cendres.



Ô, les trains s’envolant dans la nuit
Qui emportent nos rêves de gare…
Sauriez-vous tout cela, même alors,
Je le sais, vous ne pourriez savoir



Pourquoi ma parole est si brusque
Dans l’éternelle fumée de cigarette
Et combien de tristesse noire
Gronde sous mes cheveux clairs.


17 mai 1913
Marina Tsvétaîéva 

Aucun commentaire: