J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 25 mai 2010

Regard 7



Un des grands brins d'herbe haute est penché et une branche du cyprès semble le retenir afin qu'il ne s'affaisse totalement. Il faudrait aller le voir de près pour comprendre ce subtil évanouissement. A la cime de ces brins, il me semble voir une sorte d'épi. Rien ne bouge autrement ce matin et assise sur le fauteuil derrière la fenêtre, je regarde cette zone d'ombre dense du dessous du cyprès, cet enchevêtrement de petites branches qui s'élèvent du sol, très serrées, ne laissant rien transparaître du coeur, ou du pied de cet arbuste particulièrement aimé. Les paysages de Provence sont liés à cet arbre: serrés contre les murs des maisons et s'élevant sans hésitation avec la dignité d'une solitude assumée jusqu'à la mort. L'hélicoptère de l'hôpital traverse mon ciel rassemblant des pensées touffues et confuses qui ont un peu de difficulté à s'organiser. Il faudrait mettre un peu d'ordre dans ces silences.


cyprès
oratoire tremblant
dans un ciel d'hebétude


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