C’est de l’intérieur de la maison que je ressens le jardin: je déplace légèrement le rideau de la fenêtre du bureau, et, protégée par la vitre, je regarde.
Ce matin la lumière déchirée par une pluie continue et dense, n’entre qu’avec parcimonie. Le regard se pose alors sur le même trapèze de jardin où cohabitent deux plants de bruyère, dont l’un est plus aimé que l’autre, les bambous nains d’Anduze qui perdurent malgré l’écrasement de l’hiver, et les primevères dont les fleurs se sont éteintes il y a quelques jours. Le reste est indistinct et sans nom.
Surplombant cette enclave, un petit cyprès nain obstrue la coulée du regard plus avant. De grosses pierres recouvertes de mousse retiennent le talus où chaque matin le regard s’immerge.
au secret des pierres
s’accorde le silence douloureux
d’un jour de souvenir
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