J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 11 avril 2011

Regard 57

Peut-être est-ce son énormité que je rejette de ma vue...peut-être l'emplacement du fauteuil face à un angle d'approche du dehors, qui le repousse... peut-être son aspect bedonnant ne m'attire guère...mais je ne m'étais pas aperçue de la floraison blanche de ce gros buisson ,dont j'ignore le nom et ,qui tapisse un pan de la fenêtre. Eclairé par le soleil couchant, il donne à mon regard une sorte de curiosité, avec ses grosses fleurs blanches plates, taches d'une encre où j'ai du mal à tremper ma plume. Echancré sur sa base gauche par un buis qui, lui, reçoit toute ma tendresse, me renvoyant un vert plus tendre, un feuillage plus fin, une légèreté où se balancent mes pensées. Au sol, les primevères s'épuisent, raréfiant la lumière terrestre. Les mésanges, après une salve d'adieux, semblent avoir déserté le jardin; un silence d'autrefois a recouvert les vitres, les arbres étendent leurs rideaux de feuilles, calfeutrant ce qui se tait en moi. Un répit peut-être.

2 commentaires:

jeandler a dit…

Un répit
sinon un abandon
le jardin respirant
reprenant ses aises

Ange-gabrielle a dit…

Une légèreté des pensées, un répit, je te les souhaite de tout coeur. Ton texte précédent est tellement beau et émouvant que toutes mes idées se sont distendues. Ta photo est tout à fait à l'image de ce déchirement que je ressens à a lecture des mots de ce poème