A peine étais-je revenu de Brest à Combourg, qu'il se fit dans mon existence une révolution; l'enfant disparut et l'homme se montra avec ses joies qui passent et ses chagrins qui restent.
D'abord tout devint passion chez moi, en attendant les passions mêmes. Lorsque après un diner silencieux où je n'avais osé ni parler, ni manger, je parvenais à m'échapper, mes transports étaient incroyables; je ne pouvais descendre le perron d'une seule traite: je me serais précipité. J'étais obligé de m'asseoir sur une marche pour laisser se calmer mon agitation; mais aussitôt que j'avais atteint la Cour Verte et les bois, je me mettais à courir, sauter, à bondir, à fringuer, à m'éjouir jusqu'à ce que je tombasse épuisé de forces, palpitant, enivré de fôlatreries et de liberté.
François-René de Chateaubriand "Mémoires d'outre-tombe"
2 commentaires:
Mais Solange, vous êtes passée là, chez moi,enfin...tout près... peut-être vous ai-je croisée en allant chercher mon pain. Je vous aurais volontiers embrassée!
Françoise
OUI, et j'ai très fort pensé à vous...en vous imaginant allant chercher ...le pain!!! Je vous embrasse.
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