J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 22 août 2012

Trente mots

Il n'a pas été aussi difficile que je l'imaginais de rester claquemuré toute la journée avec, pour tout viatique, des ouvrages "un peu trop difficiles pour moi", comme dit Bachelard. L'immobilité permanente, dans un lieu clos, couvrait un mouvement non moins constant qui suffisait au besoin de changement qu'on éprouve puisque la même chose, à y bien réfléchir,  en devenait une autre. Une nouvelle surgissait là où jusqu'alors, on ne mettait rien et une autre, encore, qui occupait une bonne partie du paysage, s'évanouissait sans laisser de trace, que la stupeur de lui avoir donné une importance dont il était évident, désormais, qu'elle était dépourvue.

Pierre Bergounioux "Trente mots" (Fata Morgana mai 2012)

1 commentaire:

Estourelle a dit…

Temps de retraite occupé par le seul temps qui se distend et se meut au rythme d'un courant intérieur