J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 7 juin 2013

Géologies

Si connaître une chose consiste à en relever les contours, on voit quel bénéfice associé s'ensuit. Pour vaste et ramifiée qu'elle soit, elle finit forcément quelque part. Où cesse son empire, on peut commencer. J'ai pensé que si je comprenais pourquoi le séjour du pays natal me tirait vers les heures mortes, la tristesse, j'échapperais dans une certaine mesure à leur empire parce que je ne serais plus le même. Je ne subirais plus, par faute de distinguer. Je saurais. Je serais celui qui pour comprendre, s'est mis à part, dépris. Et les choses ne l'affecteraient plus comme elles l'avaient fait aussi longtemps qu'il faisait corps avec.

Pierre Bergounioux "Géologies" publié chez Galilée (mai 2013)

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

c'est ainsi que la compréhension de ce qui nous entourent, les êtres et les choses, d'un point de vue très personnel, est le commencement du changement et une ouverture sur la compréhension de nous même.
C'est aussi d'une certaine façon la perception que le hasard n'existe pas...

Estourelle a dit…

comprendre serait se déprendre :

c'est un lent travail où l'objet d'observation est soi même...

on avance en spirale...