J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 16 juillet 2013

Questions

Pourquoi les hommes adorent-ils davantage les chimères abstraites que la beauté des cristaux de neige?

L'essentiel ?

Qu'est-ce qui me rend le plus heureux ce matin?

Une fuite, la vie dans les bois ? (...) Un jeu ? (...)  Une quête ? (...) Une expérience ? (...)

Peut-on se supporter soi-même?

Qui vient au secours des arbres ?

L'âme des noyés réussit-elle à regagner la surface ?

Comment éprouver cette impression éprouvée la première fois que j'arrivais sur ces bords anthracite, il y a sept ans? 

D'où vient la difficulté de la vie en société?

Me supporterais-je moi-même?
Puis-je à trente-sept ans me métamorphoser?
Pourquoi rien ne me manque t-il?

Qu'est-ce que la solitude?

Que dire à l'ours?

A quoi bon la rupture puisque tout passera et que tout reviendra? La cabane a -t-elle un sens politique?

Comment l'ermite, préoccupé seulement de l'immédiat, pourrait-il se soucier de prévoir?

Faut-il connaître la cause pour jouir de l'effet?

Comment être certain que la danse des moucherons dans le rayon du soir n'a pas une signification? Que savons-nous des pensées de l'ours? Et si le crustacé bénissait la fraîcheur de l'eau sans aucun moyen pour lui de nous le faire savoir et sans aucun espoir pour nous de le déceler? Et comment mesurer les émois des passereaux lorsqu'ils saluent l'aurore sur les plus hautes branches? Et pourquoi ces papillons dans la clarté du midi ne connaîtraient-ils pas l'intensité esthétique de leurs chorégraphies?

Sylvain Tesson "Dans les forêts de Sibérie" (Gallimard 2011)

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

l'existence de la conscience
serait elle une question...
de dimension ?

debrard@gmail.com a dit…

Les questions se posent
comme le papillon sur les fleurs
sans fin sans réponses
elles papillonnent