J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 17 novembre 2013

Malentendus

Voici le résultat d'un travail réalisé dans le cadre de l' atelier d'écriture "à la brise". Plusieurs séances ont été conduites au mois d'octobre avec l'écrivain Bertrand Leclair qui nous a proposé de choisir une nouvelle et , après une lecture approfondie afin de mettre en valeur les points clés, les caractéristiques des personnages..., d'écrire un remake de celle-ci en l'actualisant, la situant dans un autre contexte... Personnellement, j'ai légèrement détourné la consigne de départ puisque je suis partie de la pièce de théâtre d'Albert Camus "Le malentendu" . J'ai gardé l'intrigue et l'ai insérée dans une nouvelle tout en l'actualisant.
Je propose ici le début de la nouvelle "Malentendus". Pour la lire dans son intégralité, cliquez sur ce lien:

Pour lire d'autres textes écrits dans le cadre de cet atelier , cliquez ici

Mercredi 2/10
En regardant le ciel , aussi empli de taches sombres que le tampon buvard qui trônait sur le bureau de mon grand-père , je me dis que mon séjour ici est sur le point de prendre fin. Mon travail de recherche est pratiquement achevé, je peux partir et poursuivre mon voyage mais voilà, on remet au lendemain ce qui pourrait être fait à l'instant et on se trouve entrainé dans une affaire que l'on n'espérait pas.Hier soir, prenant mon repas au restaurant de l'hôtel , je me suis mis à parler avec une jeune femme qui, tout en mangeant, lisait à une table près de la mienne. Elle a fait tomber son signet – j'adore les signets – je l'ai ramassé et en ai profité pour regarder le titre du livre qui l'absorbait : Antigone de Henry Bauchau, que j'avais lu quelque années auparavant. La conversation s'est alors engagée et nous avons échangé quelques mots sur cet auteur que nous aimions tous deux. Je lui ai parlé de ses Journaux d'écrivain qui accompagnaient ses romans , donnant un éclairage sur l'écriture du livre et les strates qu'ils en révélaient. La fin du repas s'est écoulée sur quelques généralités puis elle me confia que son mari devait la rejoindre le lendemain matin. J'ai perçu une certaine inquiétude dans son propos mais n'ai su y lire que l'angoisse afférente à une attente intense. Je n'ai pas posé  de questions – je pose rarement des questions – et lui ai souhaité une bonne nuit avant de rejoindre ma chambre et poursuivre la mise au clair de notes préparatoires à l'écriture d'un prochain livre.

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