J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 10 janvier 2015

monologue

il faut que cela s'écarte, que le souffle s'insinue et efface le trop plein de mon esprit, creuse un espace, dénoue les fils entremêlés d'une pensée sans recul, réveille les bleus de l'aube oubliés, caresse les lobes de l'oreille et redonne l'équilibre à mon corps fatigué, rende le frisson à mes yeux devant tout ce qui est donné à voir et à entendre, trace cet arc de lumière entre le dehors et le dedans , me traverse et me remette debout, alors oui je sais où il me faut aller, c'est là , dans ce recoin silencieux du Castello, dans ce coin du recoin , à l'écart de tout ce qu'on croit être Venise, je vais là, je suis là, je marche, je tourne sur moi-même et à chaque pas mon pied effleure les dalles funéraires de nobles vénitiens endormis là depuis des centaines d'années mais cela ne me trouble pas, bien au contraire, car je me sens comme soulevée sur des nuées d'azur, dans une nappe de temps où tout mouvement, même le plus infime, prend de l'ampleur 




la suite de ce texte, qui s'inscrit dans une consigne d'un atelier d'écriture, sur le blog à la brise

2 commentaires:

mémoire du silence a dit…

"dans ce coin du recoin" ... là ... où l'âme s'allège
merci pour cette douceur, merci pour cette respiration

Marty a dit…

j'ai l'impression de flotter sur tes mots et sur les dalles