J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 27 janvier 2015

Visages de Venise

Le poing fermé, pétrifié dans l'attitude de qui veut laisser partir le coup mais se maîtrise encore assez pour le garder aussi serré que la mâchoire, laissant ainsi saillir les plis tendus d'un visage parcheminé du passé. L'autre main , paume ouverte, est encore pleine d'un tourbillon d'espoirs, où peuvent se déchiffrer des lignes de vie à venir, malgré les dangers qui la menacent, semblables à un regard serein posé loin sur l'horizon. Dans le labyrinthe des visages que Venise offre au plus humble passant , enfin à celui qui sait qu'il ne sait pas grand-chose , on dit que l'on peut en compter plus de mille… alors il faut juste se laisser surprendre et guetter ces flux d'ombre et de lumière qui tour à tour se diffusent sur la peau de la ville .
 
Elle a le visage ravagé du plein midi quand elle ne peut plus reprendre souffle, asphyxiée par les touristes qui piétinent tous le même pavé , s'exclament mais ne regardent que les ors d'un maquillage qui tend peu à peu à couler. 
  
Elle a le visage plein d'ombre et de mystère de ces églises désertes tapissées de toiles prestigieuses, de colonnades, de sculptures, de mosaïques, d'espace où l'intime pourrait enfin s'épandre et cela ferait presque peur.
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(la suite de ce texte, écrit dans le cadre de l'atelier d'écriture à la brise, ainsi que les textes d'autres auteurs, se trouve ici)

 

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