quand
cela commence mal avec pluie , vent et train qui ne passe pas le
samedi, quand on se retrouve à manger un sandwich assis sur une
balançoire dans un petit square près d'un canon qui ne nous protège
pas du mauvais sort, quand on ne visitera pas la Giudecca parce
que pas le temps avant l'heure de visite de la fondation Cini à San
Giorgio Maggiore où on est seuls car mauvais temps et les touristes se
calfeutrent mais on aura droit malgré tout à une visite en français
écourtée et je peux ajouter deux cloîtres à mon escarcelle il
chiostro dei cipressi, et il chiostro palladiano ,
quand on découvre par la fenêtre le labyrinthe créé en hommage à
Borgès , quand on traverse les bibliothèques où je me verrais bien
m'asseoir et rester là quelques heures à naviguer sur la barque des
arts…quand on regarde un faux tableau de Véronèse reproduit en
numérique – le vrai, Napoléon l'a emporté au Louvre - quand on entre dans l'église où est en train d'être installée une
tête géante en métal ajouré pour la biennale d'art qui ouvrira
dans quelques jours, puis sous un vent glacial et une pluie qui
s'intensifie quand on va voir l'exposition de verre finlandais des années
50-60 située derrière l'église, quand les photos se révèlent fades, quand on patiente devant une vidéo
où l'on somnole mais il pleut dehors et l'on doit attendre jusqu'à
18h pour le concert des Maftirim à l'intérieur de la fondation
Cini, quand on pénètre donc à nouveau dans le premier cloître
pour rejoindre une salle magnifique où on écoute une musique qui
ne nous est pas coutumière mais nous enveloppe d'une douce langue de
consolation, quand on ne peut rester jusqu'au bout, horaire de train
oblige, quand le train voulu n'est pas à quai car c'est
samedi, quand on s'engouffre dans un bar pour réchauffer nos doigts
sur un chocolat chaud, quand cela commence mal cela finit bizarrement
Extraction et remodelage de notes du 18 avril
2 commentaires:
quand les petites déceptions et la pluie gardent un petit goût vénitien (comme si on y vivait)
Quand le désir nous emporte dans sa grande voile
nous laisse essouffler éreinter essoré dans la spirale
pour arriver au but
mais lequel ?
Dans le rythme effréné
qui nous prend malgré nous
on engrange des joies des émotions
des émerveillements
pour les attentes de demain
devant la fenêtre où seul
le grand ciel vide nous console
alors oui merci pour ces temps égrenés!
Enregistrer un commentaire