J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 24 août 2015

la langue

Dans le déjà-dit du monde et le brouhaha des voix qui recouvrent de buée et d'une chape sombre les jours qui s'amenuisent, je reste un peu sans voix. Au travers du bruit du monde et de ses déflagrations, de la démesure et de l'acharnement, des ondes de choc et de leurs séquelles, tenter de dénicher un peu de lumière dans l'encre des jours.
Se faufiler dans ces strates où l'éclat du sourire d'un enfant fait vaciller l'instant, boire à ce souffle dans les feuilles du tremble qui n'en finit pas de frémir, savourer le café dans la tasse où se noient les songes de la nuit. Se raccrocher aux rayons des mots de la poésie qui font signe, non à une joliesse souriante, mais à cette langue qui s'échappe, traverse, et se fait révélation, en une intensité de silex. Guidé par Orphée, se glisser entre les ondes mouvantes du rythme des mots qui éloignent des sirènes séduisantes , fixer l'horizon d' un monde nouveau au-delà des ténèbres, et tenter de saisir un peu, dans la patience du poème, le secret de sa présence .

Texte écrit pour la consigne estivale de Kaléidoplumes

Aucun commentaire: