J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 27 janvier 2017

Quand je me deux

Trouvé dans une flaque d'eau de quoi infiniment
Passio passionnément longuement spéculer
Rien de spectaculaire une feuille rongée au fond
Rouge dessus la boue noire et ma tête telle une trogne
Réfléchie tel un arbre découpé sur le ciel
A la surface de l'eau de la flache spéculaire


Ma tête qui comprenait le vent les cumulus
L' œil coulant au soleil suspendu sans rayons
Pareil qu'une lune toute rouge qu'une peine très ancienne
fonde
Et encore autre chose depuis cette morte feuille
Une vieille main sur mon front rayé une main d'aïeule
Cette vieille sempiternelle main-là par temps de chien 


L'asile est lunatique comme la pluie et l'amour
Tout passe par la fenêtre un chat un philosophe
Un unidentified flying object un jour
Un jour une nuit un jour que le téléphone sonne
Par la fenêtre sonne par la fenêtre dégage
Assez légèrement pour cueillir ce nuage. 


Valérie Rouzeau " Quand je me deux" ( Editions Le temps qu'il fait 2009)

2 commentaires:

Patrick Lucas a dit…

une écriture qui entraine
un instant qui s'étire et voyage

Marty a dit…

un peu déroutée à la première lecture... je me sens happée par la deuxième !
cela me donne envie de lire ce livre