dans
l’au-delà du losange une pastille rouge percée de jaune où
brille une goutte de rosée qui aspire toute la lumière du matin,
sur ses bords rétractés des taches brunes soutenues par une conque
verte translucide – sous les pieds des grains sombres resserrés et
parsemés de brins tremblants, de peluches bourrues, de poussières
amidonnées , tout à côté un conglomérat de pierres serties où
s’égarent ces grains tristes – lever les yeux de la page et se
faire attaquer par un rayon de lumière au travers d’une masse
lourde ployant vers la terre où l’œil revient rapidement ne
faisant que fureter – happé par une mouche il se pose sur ces
rayures noires , grises et blanches de largeurs inégales , d’un
ton un peu passé, sur l’horizon de la surface – dessus, à
portée de main, ces petits traits verticaux d’épaisseurs
différentes et des chiffres dessous 34200019235064, matricule qui
occulte sur quelques centimètres carrés une photo où des
verticales et des horizontales se croisent médaillées d’une sorte
de rond emprisonnant d’autres ronds plus petits et encore plus
sombres – le losange s’élève à peine et délimite une carte de
tendresse des verts qu’il faudrait pouvoir dire entre véronèse et
sapin – revenir à la surface blanche au plus près et dressés
haut les mots manipulés , les lettres pâles du crayon à papier qui
se lient d’une écriture noyée, et qui gonflent puis meurent sous
la rature , le ruisseau de ce qui s’écrit stoppé net, la voix (
voie) est perdue, plus rien sur la table de dissection quand passe un
filament blanc rayant le losange d’un trait d’air, une caresse
d’éphémère
21 ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 21) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
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