Rien n'aurait changé si un poème s'était avancé au bord des
doigts. Le jour aurait été le même avec son lot d'ombres et de
lumière, l'imperceptible aurait persisté de l'être, le silence
aurait continué de se terrer entre les souffles, le quotidien se
serait dilué encore dans l'invisibilité d'un temps qui ne se pense
plus, empli de gestes enrubannés d'oublis, les paupières se
refermant sur les échos des vies. Rien n'aurait changé, mais
l'éclat des mots dans l'ordinaire du jour aurait été comme un
remous dans l'eau, un vacillement de couleurs, un flux de feu dans
l'écorce du soir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire